samedi 12 août 2017

Retour vers l'instant présent...



Ce billet d'humeur pour relater un peu mes états d'âme présents.
Je ne l'ai pas encore raconté ici, mais voici un mois et demi, nous avons réalisé notre deuxième FIV. Malgré un bel embryon transféré, notre test béta HCG est revenu négatif, le samedi 8 juillet.

Ce qui se trame derrière la déception liée à cet échec, ce sont les assauts quotidiens de ce que mon esprit ne réalise probablement que maintenant : le chemin est long et incertain.

La distance géographique entre nous et l'équipe du DPI a-t-elle joué? ont-ils omis à Montpellier d'insister sur ce chapitre "incertitude et persévérance"? Quoiqu'il en soit, je suis certaine de n'avoir pas entendu dans la bouche de mes nombreux médecins, le jour de la rencontre pluridisciplinaire, que je devais aussi préparer mon mental à ces possibles essais infructueux et mon cœur à ces probables chutes ascensionnelles. Et oui, j'étais assez naïve confiante, pour me figurer que je tomberai enceinte dès la première fois, et même après la deuxième... Car nos voyants de fertilité sont "au vert", disent-ils tous. Il n'y a "que" cette maladie génétique dont on veut préserver notre futur enfant...

Et dimanche soir dernier, après un week-end passé entre les efforts de Mon Chou pour m'aérer la tête et mon mutisme introspectif, j'ai finalement ouvert les vannes à l'heure inappropriée du coucher.

Peur, colère, abattement, incertitude, douleur... Tout était là. Et d'abord impuissant, Mon Chou a assisté au déversement de mon torrent, sans broncher. Puis, il a pointé du doigt l'inquiétude. Ce sentiment qui me ronge. Lui, il a su la déceler dans mon flot continu. Moi je me contentais de me noyer.

Je n'ai pas su lui parler avec justesse ce soir-là. Je n'étais que sanglots. Parce que cela faisait un mois. Parce que ma douleur était intacte et le doute plus insidieux que jamais. Parce que mes règles avaient déjà du retard et que cela ne me rassurait pas sur l'aspect fonctionnel de mon corps dans cet état de stress permanent. Parce que la lune était à la veille d'être pleine. Et parce que malgré tout notre amour l'un pour l'autre, je sentais qu'on pouvait vaciller dans l'incompréhension. J'ai eu peur qu'il ne s'impatiente lui aussi de mon état morose.

Je remarque surtout ce paradoxe entre les conseils de patience et de persévérance qu'on nous donne au sujet de notre désir d'avoir un bébé et le fait qu'on attende de nous de gérer notre déception et toutes les émotions liées le plus rapidement possible. Mon Chou s'inquiète de me voir sans pep's, trop longtemps. Et moi je m'inquiète de ne pas voir le bout du tunnel. C'est un cercle vicieux. Et c'est assez vrai qu'en général, la compassion relative à une période triste, ne dure qu'un temps. Je peux voir que des personnes sont parfois allergiques ou mal à l'aise face à un état de déprime qui perdurerait. Comme si je me complaisais dedans... J'ai envie d'être enthousiaste et légère!
Je ne trouve juste pour l'instant pas d'équivalence à mon désir de bébé. Je sais que je peux être obsessionnelle. Et comment ne pas l'être? Tous les quatre, cinq mois je remets une pièce pleine d'espoir dans la machine, je suis gonflée à bloc d'hormones et la tête farcie de "pensées positives". Même lorsque ma psy ou des personnes bienveillantes me disent "cela ne fait que deux fois Kakaouette...", j'ai envie de crier "Oui et bien prends toi ton shoot de ton plus beau rêve, ressens l'espoir et la confiance couler en toi pendant quelques semaines, et dévale ta montagne, en attendant sagement qu'une tierce personne te donne le futur top départ pour la gravir à nouveau... et on verra!".
Beaucoup de chanceux ayant déjà eu un enfant, que leur parcours ait été long ou non, se figurent que ça ne doit pas prendre plus d'une semaine pour gérer sa déception. C'est vrai que je n'ai pas de quoi me plaindre pour le reste.
Relativiser semble un verbe si facile à conjuguer...pour les autres.

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